L’Italie est l’invité d’honneur de ce salon du livre incontournable en France. Et nous avons l’honneur de recevoir le diplomate et écrivain Maurizio Serra de l’Académie française. Depuis 2020 il devenu le 1er italien à entrer sous la coupole depuis la création de l’Académie. « Visiteur », publié aux Editions Grasset
Votre langue est celle d’un conteur, vous pouvez nous amener où vous voulez nous aurons du plaisir à vous suivre et à vous lire.
Beaucoup de mystères se dégagent de vos trois récits, pas sûre d’avoir tout saisi ; l’humour aussi est au rendez-vous ce qui est très plaisant et il y de la mélancolie, un livre nostalgique d’un autre temps empreint d’aristocratie.
J’ai d’ailleurs ressenti une forme de distance entre le lecteur et l’auteur, comme si en vous lisant, nous vous écoutions ? Peut-être est-ce voulu ?
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-librairie-francophone/la-librairie-francophone-du-samedi-22-avril-2023-5343614
« Ce roman en trois mouvements fait suite aux Amours Diplomatiques, qu’il complète et termine. Les deux livres et les six récits qui les composent n’en constituent, idéalement, qu’un seul. Dans L’Exilé de la costiera, j’ai souhaité mettre un Jacques le fataliste de nos jours face aux deux pôles, positif et négatif, qui dominent une existence volontairement en marge. Terminus Phnom Penh ? a été conçu bien avant la pandémie, que les hallucinations du protagoniste semblent, hélas, annoncer. Suleika et le Gouverneur est avant tout un exercice de style en hommage aux classiques français et européens de la nouvelle : car, en littérature, j’admire surtout ce qui est ramassé. Le congé « gothique » représente une modeste tentative de payer ma dette.
Ces pages sont volontiers fragmentaires, pointillistes, en pizzicato, comme la vie l’est à mes yeux. La nature des personnages qu’elles évoquent m’intéresse moins que le mouvement qui les porte. Certaines touches y sont fortement relevées, d’autres allusives ou effacées. S’il existe entre elles une unité secrète, une affinité intime, il appartient désormais au lecteur de les découvrir. »
Tahar Ben Jelloun de l’Académie Goncourt est avec nous pour son nouveau roman. Un livre osé, teinté d’érotisme, féministe et militant. Un regard acéré sur la société marocaine. « Les amants de Casablanca », publié aux Editions Gallimard
« Ils avaient regardé ensemble Scènes de la vie conjugale d’Ingmar Bergman. Ils étaient jeunes et amoureux. Très amoureux. Ils avaient trouvé ce film fort et désespéré. Ils venaient juste de se marier et, leurs études terminées, chacun entrait dans la vie active. Lui comme médecin pédiatre, elle, pharmacienne. Ce fut son père qui lui acheta la pharmacie Derb Ghellef dans un des quartiers les plus vivants du centre-ville, dans la médina de Casablanca. Lui reprit le cabinet de son oncle qui avait une clientèle fidèle. La vie était facile, le ciel d’un bleu limpide et la paix régnait sur leur monde.
Ils avaient ri à la fin du film, convaincus que cela ne leur arriverait jamais. »
Casablanca, 2016. Nabile et Lamia forment un couple solide depuis plus de dix ans. Jusqu’au jour où elle s’éprend de Daniel, un homme à la réputation sulfureuse. Six mois plus tard, elle demande le divorce…
Quel avenir pour une femme ambitieuse dans un monde patriarcal où la liberté se paie au prix fort ? Entre fresque sociale et roman psychologique, Les amants de Casablanca, magnifique histoire d’amour, explore la grande aventure du mariage, les oscillations du désir, les petits arrangements avec la religion et la capacité de l’être humain à embrasser ses contradictions.
Oui encore une histoire d’amour mais c’est aussi une chronique sociale avec Casablanca et sa société comme toile de fond, j’ai trouvé que vous lui rendiez un bel hommage.
C’est un livre aussi sur le désir, comment on se bat ou pas avec le désir. Comment on vit avec quand on est en couple.
Et je vous remercie, il y a de très belles pages sur la lecture et ce qu’elle nous apporte.
Faut-il se marier ? Là est la question.
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