« Mettez l’humanité dans un alambic, il en sortira l’essence de ce que nous sommes devenus : le jus incolore d’un grand jeu télévisé. »
Anna vend des poulets rôtis sur les marchés pour assurer l’essentiel, pour que son fils Léo ne manque de rien. Ou de pas grand-chose. Anna aspire seulement à un peu de tranquillité dans leur mobile-home au bord de l’Atlantique, et Léo à surfer de belles vagues. À vivre libre, tout simplement.
Mais quand elle perd son camion-rôtissoire dans un accident, le fragile équilibre est menacé, les dettes et les ennuis s’accumulent.
Il faut trouver de l’argent.
Il y aurait bien ce « Jeu » dont on parle partout, à la télé, à la radio, auquel Léo incite sa mère à s’inscrire. Gagner les 50.000 euros signifierait la fin de leurs soucis. Pourtant Anna refuse, elle n’est pas prête à vendre son âme dans ce jeu absurde dont la seule règle consiste à toucher une voiture et à ne plus la lâcher.
Mais rattrapée par un monde régi par la cupidité et le voyeurisme médiatique, a-t-elle vraiment le choix ?
Épopée moderne, histoire d’amour filial et maternel, Les corps solides est surtout un roman sur la dignité d’une femme face au cynisme d’une époque où tout s’achète, même les consciences.
J’avais aimé Normal people qui parle des amours adolescentes pour arriver à l’âge adulte, celui-ci nous parle des trentenaires. Un roman à nouveau abouti avec des personnages attachants, des endroits qui font rêver et des questionnements universels.
Alice, une jeune romancière ayant connu un succès fulgurant, quitte Dublin pour s’installer dans un village d’Irlande. Elle fait la connaissance de Felix sur un site de rencontres. Eileen, la meilleure amie d’Alice, préfère rester dans la capitale et travaille pour un magazine littéraire. Elle renoue avec Simon, un copain d’enfance qui n’a jamais caché son attirance pour elle. Malgré la distance, Alice et Eileen se parlent presque tous les jours, ou plutôt elles s’écrivent. Des e-mails aussi drôles qu’intimes où elles laissent libre
cours à leurs réflexions sur le sexe, l’amour, l’argent, l’amitié, la politique.
Mais le monde s’assombrit. L’inégalité, l’injustice, la violence ne cessent de grandir. Comment continuer à se comprendre, s’aimer et admirer la beauté qui nous entoure quand le pire semble inévitable ?
Après Normal People, Sally Rooney nous fait partager les rêves et les déceptions de ces enfants du siècle avec une franchise et une justesse remarquables.