Je ne l’ai pas lâché. Une lecture idéale au coin du feu. Un roman historique et une vengeance jouissive.
Dans le New York de la fin du XIXe siècle coexistent deux mondes que tout oppose mais à peine séparés d’un coup de pistolet. D’un côté, l’opulence et le faste, les draperies soyeuses, les bijoux sertis et les sels parfumés. De l’autre, l’alcool frelaté et les jeux truqués, le vice monnayé, l’air saturé d’opium et la nudité corrompue.
C’est à la frontière indistincte entre les deux, au cœur de l’infâme Triangle Noir et ses quelques kilomètres carrés de vices, qu’une famille fortunée va machiavéliquement chercher à asseoir sa notoriété en faisant mine de débarrasser la ville de sa corruption.
Les Stallworth, dirigés d’une main de fer par leur patriarche, James Stallworth, influent et cruel juge, assisté de son fils Edward, pasteur presbytérien aux sermons incendiaires, et de son gendre Duncan Phair, jeune avocat à la carrière prometteuse, ont un plan implacable : déraciner le mal en éradiquant purement et simplement une lignée corrompue de criminelles, les Shanks.
Avec la complicité d’une presse prête à tout pour vendre du papier, d’une justice partiale et expéditive et de la peur viscérale qu’inspirent les déclassés, une machinerie infernale va se mettre en branle et n’aura de cesse que lorsqu’elle aura réduit sa cible en poussière. Seulement attention, à New York en 1882, la mort rôde quel que soit le quartier, toujours prête à frapper.
À mi-chemin entre un roman social et un roman à sensation, avec une touche de Dickens et un soupçon de Sweeney Todd, Les Aiguilles d’or brille par sa compréhension de la nature humaine et frappe par son écriture puissamment cinématographique. Le récit de cette lutte des classes, des pouvoirs et des sexes, tissé avec une précision aussi historique que diabolique, fait naître un plaisir presque coupable grâce à un savoureux mélange de justesse, d’authenticité et de démesure.
Les Aiguilles d’or, de Michael McDowell. Inédit en français. Traduction de l’anglais (États-Unis) par Jean Szlamowicz. Illustration de Pedro Oyarbide. Couverture fabriquée par l’imprimerie Print System, à Bègles. Impression du bloc intérieur et façonnage par Firmin Didot, à Mesnil sur l’Estrée. Format 10,8:x:16,5:cm. Broché. 520 pages. Titre original : Gilded Needles.